Marie-Thérèse s'ennuie

Durée: 2 minutes 55 secondes

Bernadette - Marie Thérèse s’ennuie

3 juillet 1667 à Douai. Après 6 jours de siège pour récupérer la dot de sa femme Marie Thérèse qui lui revenait, Louis entre dans la ville à la tête de son armée.

Il est entré dans la ville, celui que l’on nomme le « roi soleil» ( C'est chaud !!!), pédant et fier, perché sur son cheval, habillé en rouge et or  par Mr Dior ou quelque-chose comme ça et coiffé d'une perruque (parce oui il était chauve !) ! Il est entré comme ça et Monsieur a assujetti ces pauvres flamands et repris ces territoires qu’il considère les siens.

Mission accomplie la ville est détruite, les décombres fument encore et le roi est encore plus roi !

Pendant ce temps... Marie Thérèse dans une belle robe genre Vuitton peut-être, hyper chic pour l’occasion, attend, impatiente dans son carrosse doré … Mais la compagnie de ses dames de ??? …. ben de compagnie bien sûr n’y font rien… Elle s’ennuie !

Quand tout à coup, elle l’aperçoit dans la foule … bel étalon, je parle du cheval bien sûr, sur lequel est juché un homme en pourpoint rouge, bien sur tous les points ! 

Ils se sourient, se jaugent. Quelques clins d’œil par-ci, quelques clins d’œil par là, mais que se passe t-il entre ces deux là?

Elle s’est sans doute lassée des frasques de Louis, de ses maîtresses qu’elle doit, comble de l’absurdité, adouber, de ses enfants mâles qu’elle se doit d’enfanter… Elle en a marre tout simplement et vous savez quoi je la comprend !

L’état de siège sur la vie des femmes n’est malheureusement pas encore terminé !

Mais bon revenons à nos moutons, ou plutôt à notre étalon…

Succombera t-elle ou a t-elle déjà succombé? Louis devrait se méfier!

Car, Monsieur le Roi Soleil, vos rayons n’aveuglent que vous ! Et même si l’illusion est parfaite, attention car la rage monte, des terres que vous avez volées dans un bain de sang, au territoire féminin que vous soumettez, ne doutez pas que d’ici quelques siècles nous porterons des vestons de la couleur de vos rayons, car la soumission n’amène rien de bon ! 

"Ils se sourient, se jaugent. Quelques clins d'œil par ci, quelques clins d'œil par là. Mais que se passe-t-il entre ces deux-là ?" (Bernadette, photographiée par Yves Fauvel de la Société Photo-Ciné de Douai)

Ce tableau représente L'Entrée solennelle de Louis XIV et de la reine Marie-Thérèse à Douai le 23 août 1667. C’est dans le cadre du programme tissé L’Histoire du Roi, orchestré par le peintre officiel Charles Le Brun, qu’Adam Frans Van der Meulen réalisa de nombreuses toiles sur fond de campagne militaire. L’objectif poursuivi était de glorifier Louis XIV, ses victoires militaires et diplomatiques à travers une série de tapisseries donnant à voir la grandeur historique du monarque.      

Au centre de la composition, la reine Marie-Thérèse apparaît à la porte d’un carrosse d’apparat richement orné, accompagnée de dames de son entourage. Le cortège s’est arrêté sur la route qui mène à la porte d’Arras, une des entrées dans la ville de Douai – on l’aperçoit à l’arrière-plan.

Dans ses Mémoires, Louis XIV explique les raisons de la présence de la reine sur le front, une fois celui-ci devenu sûr. Son témoignage pourrait servir d’illustration à la toile de Van der Meulen : « Je menais la Reine avec moi à dessein de la faire voir aux peuples des villes que je venais d’assujettir : de quoi ils se sentent tellement obligés qu’après avoir tout mis en usage pour la bien recevoir, ils témoignèrent encore qu’ils étaient fâchés de n’avoir pas eu plus de temps de s’y préparer. » Les représentants de la ville, vaincus, mettent ainsi genou à terre pour faire montre de leur obéissance et de leur fidélité à la reine, d’autant plus qu’ils reconnaissant implicitement avoir failli en résistant par les armes. Van der Meulen signe un manifeste politique en rendant vie au discours royal de légitimation des conquêtes de Louis XIV.

 

 

Itinéraire bis est une balade sonore créée en 2022 par des habitants de Douai. Les œuvres d'art choisies évoquent leurs liens avec la ville. Ces Douaisiens ont été guidés par Bernard, médiateur du musée de la Chartreuse et accompagnés par Stéphanie et Pedro, comédiens de la compagnie La Boka qui ont dirigé les ateliers d'écriture et de mise en voix. Les photographes de la Société Photo-Ciné de Douai ont mis en lumière leur travail. Benjamin, compositeur et designer sonore chez Road Studio, a quant à lui créé les musiques et les habillages sonores de cette escapade poétique.

Nous vous souhaitons une agréable écoute.