Apprenez tout sur la constitution des collections du musée de la Chartreuse.

Camille Pissaro, La Sente du chou, 1878 © Douai, musée de la Chartreuse

Les collections du musée de Douai, qui comprennent de nombreuses pièces de peintures, sculptures, objets d’art et arts graphiques, allant de la fin du Moyen Âge à nos jours, ont été constituées à partir d’œuvres saisies dans les églises et les monastères à la Révolution. Le premier musée est ouvert en 1802 et se situe à l’époque rue Fortier.

Au cours du 19e siècle, ses collections s’enrichissent et se diversifient grâce notamment à des legs importants :

  • le sculpteur Théophile Bra donne en 1852 son fonds d’atelier, comprenant statues, esquisses et dessins ; le docteur Escallier lègue en 1857 un ensemble de 176 tableaux flamands et hollandais,
  • Jean-Baptiste Fortier laisse en 1870 une somme d’argent qui permet d’acheter des œuvres de Véronèse, Rubens, Courbet et Jules Breton les années suivantes,
  • Pierre-Amédée Foucques de Wagnonville lègue en 1877 son importante collection de peintures, sculptures, mobilier et objets d’art réunie en Italie.

À ces dons et legs s’ajoutent des acquisitions de choix, primées dans les salons des Amis des arts de Douai, des achats effectués dans des ventes (sculptures de Carpeaux, Rodin, tableaux de Sisley, Pissarro, Renoir, Denis, Cross...), et des dépôts de l’État (Maître de la Manne, Ruisdael, Chassériau, Corot), pour la plupart devenus propriété de la ville de Douai en 2007.

François Boucher, Paysage avec odalisque, 1738 © Douai, musée de la Chartreuse

Les collections du musée furent durement touchées par les deux guerres mondiales, notamment par le pillage de septembre-octobre 1918 puis par le bombardement du 11 août 1944. La collection ethnographique (dont le riche fonds Berthoud, qui présentait plus de 8000 objets venant de tous les continents), et celle de sciences naturelles, furent quasiment intégralement détruites à cette occasion. Une grande partie des œuvres qui constituaient le fonds du « musée douaisien » (musée dédié à l’histoire de la ville) a également disparu alors.

Aujourd’hui, les collections du musée continuent de s’enrichir, grâce à de nombreux dons et achats (Boucher, Greuze, Bellegambe, pièces d’orfèvrerie douaisienne), ainsi que par des commandes passées à des artistes contemporains (Cabane rouge aux miroirs, par Daniel Buren, installée dans le cloître des Chartreux en 2006) ou par des legs : en 1977, Thérèse Hervieu, fille d’Augustin Boutique  et de Cécile Grard, lègue l’importante collection photographique constituée par son père, qui regroupe 25 000 clichés sur verre datant des 19e et 20e siècles. L’ensemble constitue désormais le département principal des collections du musée de Douai et constitue la photothèque Augustin Boutique-Grard. Cette dernière s’est enrichie d’autres fonds photographiques anciens ces dernières années, dont la collection Baron-Gallois, composée de plaques de verre et de films exécutés entre 1882 et 1950.