Caroline - La sole au citron
Voilà une belle journée d'automne qui s’annonce ! J’entends au loin la foule bruyante, c’est jour de marché ! Mes papilles en sont toutes émoustillées ! Que vais-je bien pouvoir manger ?
Le clocher sonne et me rappelle
Que si ce midi je veux me pourlécher
Il me faut me hâter sinon il ne restera plus rien
Dépêchons …
Je file le long de la rue d'Arras
Dès la petite place et le pont de la Scarpe
On entend les marchands qui haranguent les chalands
Un brouhaha qui mène au marché aux poissons
Tel un doux poème, mon esprit, ou plutôt mon estomac me dit qu’une sole saura satisfaire mon appétit en ce dimanche midi
Le poissonnier la glisse fièrement dans mon cabas en me jetant un :
«Vous s’rez pas déçue ma petite dame ! M’en direz des nouvelles !»
Ne suivant que les soupirs de mon estomac vide, je me dirige à présent
Vers ce qui sera le nectar des nectars pour accompagner mon poisson ...
Un délicieux citron !
En passant devant le menu de l’auberge de la Rouge oie,
Une délicieuse odeur chatouille mes narines
Et ne fait qu’aviver mon appétit !
Quand tout à coup, ô merveille, un crépitement délicieux
Vient rivaliser avec mes gargouillis stomacaux !
Et l’envie d'une bonne chope vient me susurrer que la sole peut bien attendre 5 minutes !
La mousse est douce, la première gorgée, un véritable poème ! A noter dans mon carnet : faire un poème sur la première gorgée de bière et autre menus plaisirs !
Délice qui me désaltère, qui me fait tanguer
Mais le carillon me ramène rapidement à la réalité !
Une réalité toute relative je vous le concède, puisqu’elle n’existe que dans mon appareil digestif pour le moment.
Mais bon l’heure n’est plus aux élucubrations
Ma chope vite payée
Au détour de la place, des raisins bien charnus me font de l’oeil
Et rejoignent de belles échalotes et un citron pour ma sauce !
Vers le quai, les badauds flânent tranquillement
Un petit nuage cache parfois le soleil
Et, alors, on frissonne bientôt l'automne !!!
On se sent l’âme poétisante, mais le ventre parle
Vite au fourneau, il est temps de rentrer... la clef tourne dans la serrure !
Ah les petits plaisirs !